MySpace, MySex

Ah que c’est beau la technologie, avec plus de 2 millions d’inscrits en France, MySpace est LE nouveau moyen de se faire des contacts. Et puis après il y a contacts et contacts, si vous voyez ce que je veux dire... Vous avez dis plaque tournante de la drague ? Le Net a déringardisé la recherche mécanique d'un partenaire, renvoyant dans les cordes agences matrimoniales et même Minitel rose.

Dis moi, je sors d’une grotte, comment ça se passe la cyber drague ?
Tout d’abord, première approche, dans le style "I wanna make eye contact", un p’ti clin d’œil ou un regard aguicheur : tu vas sur la page d’une target ou pas et tu lui demande de faire partie de ses amis. Si ta target accepte ton invit’, on peut alors relancer la machine de la drague. C’est un peu comme si il ou elle t’avait rendu ton regard. Bon ok si on refuse ta demande, c’est un espèce de râteau ! Et puis on peut avoir des amis avec qui on ne communique pas par la suite.
L’avantage c’est que ça n’engage à rien et que si au final c’est au boulet, on n’a pas à se le coltiner toute la soirée !

Il ou elle a mis un commentaire sur ta page ? Un message original et/ou drôle pour faire genre. C’est un peu hésitant mais plein de bonne volonté. Un peu comme s’asseoir à côté de la fameuse target lors d’un dîner entre potes. C’est un signe qui peut prêter à interprétation mais dans le fond c’est bien ce qu’on recherche non ?

Attention, attention, si vos échanges se font via mail, c’est un peu plus sérieux parce que private... Fini le déballage perso, on passe dans le domaine privé. C’est l’équivalent d’un coup de fil qu’on passe après avoir chopé un numéro. Là, c’est sûr, c’est de la drague ! Et pas de la drague de bébé, attention ! Vous passerez ensuite des heures tous les jours à vous connecter toutes les deux minutes pour voir s’il a répondu, s’il s’est connecté aujourd’hui (et si oui, pourquoi n’a-t-il pas répondu ce con !) On peut tout de même connaître le statut du mail (envoyé, lu ou répondu), ça aide pour savoir si on s’est mangé en vent ou pas !

Mais attention malheureuse...
A force d'entendre des récits de mésaventures survenues sur le Net, on serait tenté de croire que les plus malotrus s'y sont donné rendez-vous. La grossièreté semble enfler avec le nombre de soupirants. Et même si draguer, c'est toujours prendre le risque d'un râteau, les rencontres électroniques entre adultes consentants semblent accélérer la cadence. Mais, comme la drague électronique est narcissique par nature (on y évalue en permanence son sex-appeal virtuel), elle crée des blessures à l'amour-propre dont le galérien sentimental se passerait volontiers.

La rapidité et la facilité réent des distorsions dans les relations humaines. Sur le Net, on cible son partenaire comme on choisirait sa pizza : la pâte plutôt comme ci, la garniture plutôt comme ça...

Après avoir fait le paon ou la danse du ventre plusieurs jours à base de courriels galants ou de tchats torrides, il arrive que l'être convoité disparaisse dans la nature, ne répondant plus à aucune invitation. Grosso modo, c'est que l’autre devait courir plusieurs proies à la fois et qu’il ou 'elle a simplement trouvé mieux ailleurs et ne prend pas la peine de dire au revoir.

Continuer trop longtemps cette correspondance du 21e siècle c’est prendre le risque de se perdre dans le monde virtuel et au final de s’enflammer in the wind ! Moi je dis STOP, pourquoi ne pas tout simplement aller prendre un verre ?! Vous saurez enfin si c’est son voisin et non pas lui qui est sur la photo de sa page, s’il est si intéressant que ça ou si un teletubbies le bat question humour. Vous pourrez enfin arrêter d’être une nolife accrochée à votre MySpace et reprendrez une vie sociale normale ! Et puis s’il est membre fondateur de laideron club, vous pourrez toujours faire une donation ou y inscrire votre meilleure ennemie.

Pour peu qu'une histoire s'enclenche, la fidélité semble une valeur toute relative. Bien que susurrant tous les jours des poèmes d'amour à leur nouvelle chérie, des séducteurs continuent de se connecter, draguant en ligne et distribuant des rendez-vous. Des mufles ? Oui ! Et on réalise alors que notre nouveau mec mène une «double vie on line» !

Ce n'est peut-être qu'une question de haut débit mais, comparée à la drague d'antan, on prend et on jette très vite sur le Net.

A bon entendeur, salut !