dimanche 4 novembre 2007

Eleanor Rigby de Douglas Coupland

Au long de ses 300 pages, le roman déroule le récit intimiste de la vie de Liz Dun par elle-même. Vie est sans doute un mot fort pour désigner le quotidien d'une femme obèse de 36 ans qui serait trop transparente même pour une scène de foule au cinéma. Liz est devenue ce que la plupart des gens mélancoliques et maladroits seraient devenus si l'alcool ou quelque autre circonstance ne les avaient pas convaincus de développer des rapports sociaux : des solitaires qui sur interprètent leur relation avec le cosmos et se sentent uniques. C'est d'ailleurs l'alcool qui a permis à 16 ans à Liz de vivre la seule expérience sexuelle de son existence et d'avoir son unique enfant. Et pendant les deux premiers tiers du livre, Coupland se concentre uniquement sur la vision que Liz a du monde et du rapprochement avec son fils.

Eleanor Rigby est un livre émouvant, il ne se passe pas grand chose, les personnages secondaires sont un peu satellitaires et on se dit que c’est un livre assez beau et un peu chiant mais le tout sans éprouver de déception particulière. Liz en bonne narratrice est un bonheur de lucidité blessée et de générosité dépressive. Moyennant quoi Eleanor Rigby est aussi l'un des romans les plus tristes de l'auteur.

Sachez juste que la vie de Liz Dunn bascule une première fois à cause d'une comète et une seconde à cause d'une météorite qui n'en est pas une !


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