mardi 31 juillet 2007

Un jour… mon prince viendra

Un jour ton prince viendra ? Où ? Quand ? Comment ?
Tu le rêves footballeur, poilu, brésilien, grand et fort? Il sera punk radical, prostitué, homosexuel, bûcheron, danseur, apprenti-mécano, cow-boy ou tout simplement ton beau voisin hétéro aux biceps d'enfer qui vient de se faire plaquer par sa copine ? Mais au fait, pourquoi au juste ce mythe structure-t-il nos désirs ?


Pourquoi avons-nous tant de mal à rencontrer le prince charmant ?

Le célibat de plus en plus tardif des femmes est un phénomène de société. Loin de la demoiselle qui se goinfre de chocolat dans son canapé, un dimanche après-midi, les cheveux en bataille, vêtue d'un tee-shirt et de grosses chaussettes, la célib’ actuelle ressemble plus à une héroïne de Sex and The city. Entre une vie professionnelle bien remplie et les copines, confidentes et complices de tous les instants, il y a la chasse à l’homme... Soirées entre copines, rencontres improbables aux saveurs de Mojito ou de Sex on The Beach, les femmes vivent leur célibat comme un luxe dont il faut profiter et non plus comme une tare qu’il faut cacher.

Alors que la famille se construit en se basant sur le quotidien ménager, la vie en solitaire se distingue par sa légèreté. Cette volatilité de l'être est grisante (liberté de faire ce que l'on veut). La vie «en solo», aussi débridée soit-elle est toujours soutenue par l'attente du prince charmant, figure romantique qui hante les rêves de toutes les femmes. Oui, oui Walt Disney a eu raison de nous. Cependant, le fait est qu’il faut de nos jours embrasser beaucoup de crapauds avant de tomber sur le prince charmant.

L'image du prince, par essence inaccessible, permet que « la tension permanente vers une formulation de soi jamais ne retombe ». Cependant le développement d'un processus d'individuation, dans lequel chacun et chacune se veut maître de sa vie, n'empêche pas l'attachement aux valeurs traditionnelles. Entre nous, qui ne s’est jamais imaginé en robe de marié au bras d’un bel apollon ? Même si la quête du prince charmant n’est plus une fin en soi, elle n’est cependant jamais très loin. Cette idée nous rattrape toujours et nous prend en traître au moment où l’on crie sur les toits être bien toute seule.


Mais le prince charmant, il vient d’où et il sert à quoi d’abord ?

L’idée du prince charmant est sans doute l’idée la plus ancienne dans le livre des illusions des filles. Le Prince Charmant est un stéréotype sans profondeur psychologique. Il intervient généralement à la fin du conte pour délivrer la princesse et l'épouser, non sans avoir au préalable combattu une sorcière, bravé un dragon, pénétré une forêt de ronces et gravi un énorme rocher.

Le rôle du Prince Charmant est évident : il incarne la figure masculine idéalisée, qui éveille l'héroïne à l'amour. Il tire la Belle au Bois Dormant de son sommeil, il délivre Peau d'Âne de la menace d'inceste que fait peser son père sur elle et tire Blanche-Neige et Cendrillon de la tyrannie de leur marâtre. "Ils s'embrassèrent, vécurent heureux et…" Mouais. Et si c'était justement à cause du prince charmant que nous embrassons trop de crapauds sans résultat ?


De nos jours, on fait quoi?

" Il a du charme et du style à la Beckham (…) /Le charisme de Jay-Z et le sourire de Brad Pitt (…) / Bah ouais mon mec est top entre l'intello et le beau gosse / Et peu m'importe qu'il se balade en Porsche". Même Diam's, recherche le prince charmant. C'est-à-dire l'homme parfait : beau mais bricoleur, intelligent mais drôle, aventurier mais sécurisant, romantique mais pas niais, fidèle mais pas collant, compréhensif mais pas paillasson, riche mais pas snob, viril mais pas macho. S'il faisait aussi couteau suisse frigo et retouche de maquillage, ce serait bien. Mais en attendant, on a trop souvent tendance à bloquer sur un certain nombre de qualités "indispensables", à assommer notre futur amoureux d'exigences avant même de le rencontrer.


Prince charmant, tu t’es perdu ou quoi?

En gros, le prince charmant est un mec parfait descendu de l’Olympe pour nous emporter au beau milieu de nos Special K. Le mec est tellement parfait qu’il est inutile que notre gentil voisin se casse la tête pour nous séduire, car jamais il ne pourra rivaliser avec cette perfection "Made in Charming". Et puis si notre prince est si merveilleux que ça, il saura bien nous trouver tout seul (le cheval blanc est équipé d’un GPS), alors inutile également de se bouger du canapé pour se traîner à des soirées. Par ailleurs, pour peu qu'on soit un peu complexée, cet individu ne peut évidemment pas s'intéresser à nous qui sommes si loin d'être parfaites.


Finir vieille fille avec mes 20 hamsters?

Le prince charmant, le vrai, on voudrait toutes y croire. Mais il y a toujours cette petite voix qui nous chuchote que c'est une croyance sans fondement, et qu'en l'attendant on risque de moisir avec nos hamsters (les hamsters, ça prend moins de place que les chats et eux au moins ils ne risquent pas de me bouffer!). Le mythe du prince charmant, c’est bien beau mais, mais le concept de la princesse passive je n’adhère pas du tout. Alors, en fait nous ne serions pas à la merci d'un destin capricieux ? On nous aurait menti? A l’insu de notre plein grès? C’est à nous de prendre une part active à la découverte, et même à la création, de notre vrai prince charmant… avec ses défauts.



Conclusion: vaut mieux un charmant crapaud qu’un prince snob et macho. Cherchez donc plutôt le crapaud, mais alors bien charmant le crapaud!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

NO COMMENT !!!!

C'est déprimant ton truc, le prince charmant n'existe pas et ne viendra jamais, il faut qu'on se le dise.

STOP aux faux espoirs! je penche pour la dernière solution, je me vois bien finir seule avec mon minou (un chat quoi !!!).
Sinon, ton livre sur la pensée positive a l'air de bien fonctionner sur moi, ça se voit non????
Sev.